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Photo du rédacteurJeanne-Lise Thiennot

Zoom sur les violences gynécologiques : comment agir et avancer ?

Vous êtes ou avez été victime de violences gynécologiques ? Vous avez besoin de comprendre ce que cela signifie exactement, comment réagir ou comment vous reconstruire ?  Dans ce dossier complet, j’aimerais vous apporter quelques éléments essentiels pour faire face à cette situation difficile.


De quoi parle-t-on quand on parle de violences gynécologiques ?


Les violences gynécologiques désignent les actes et comportements violents, discriminatoires ou dégradants que subissent certaines femmes lors de leurs consultations gynécologiques, principalement lors de leur accouchement. Elle revêt différentes formes et peut se manifester de plusieurs façons. Voici quelques exemples que j’ai déjà pu entendre en séance avec les personnes que j’accompagne : 


  • Les examens invasifs non consentis : il s'agit d'actes médicaux réalisés sans le consentement éclairé de la patiente, tels que des touchers vaginaux, des frottis, ou des dilatations forcées lors d’examens en cabinet ou en maternité lors d’un accouchement par exemple.

  • Les commentaires désobligeants et les jugements prononcés par les professionnels de santé : ces remarques peuvent être blessantes, culpabilisantes ou dévalorisantes, elles impactent évidemment la santé mentale et l'estime de soi des femmes concernées. Des propos comme “ne faites pas votre chochotte, vous en faites des simagrés pour rien, avec vos kilos en trop c’est normal, avec votre maigreur il fallait s’en douter, arrêtez de bouger je ne peux pas faire mon travail, vous n’auriez pas dû bouger”…

  • Les pressions exercées pour des interventions médicales non nécessaires : cela inclut par exemple les incitations à des césariennes non justifiées, des épisiotomies systématiques ou des contraceptions forcées.


En somme, les violences gynécologiques englobent un large éventail de comportements violents et maltraitants qui portent atteinte à la dignité et à l'intégrité des femmes lors de des soins gynécologiques.


Quelles conséquences après de telles violences ?


Si vous vous sentez concernée, vous le savez bien, les violences gynécologiques ont des conséquences profondes sur votre santé et votre bien-être. Elles peuvent entraîner des traumatismes physiques, psychologiques et émotionnels qui perdurent longtemps après les actes de violence..

Sur le plan physique, les violences gynécologiques peuvent causer des blessures, des infections et des douleurs. Les examens invasifs non consentis, les interventions médicales non nécessaires et les gestes violents mettent en danger la santé et l'intégrité physique des femmes. Ces traumatismes peuvent avoir des effets à long terme sur leur santé, leur capacité à concevoir et leur bien-être général.


Au niveau psychologique et émotionnel, les violences gynécologiques peuvent provoquer une détresse mentale considérable. Les femmes victimes de tels actes peuvent développer de l'anxiété, de la dépression, des troubles du sommeil et une baisse de l'estime de soi. 

Elles peuvent également ressentir de la honte, de la colère et de la culpabilité, ce qui affecte évidemment leur santé mentale et leur capacité à fonctionner au quotidien.


De plus, cela peut avoir un impact sur vos relations interpersonnelles. Les traumatismes vécus peuvent altérer votre confiance envers les professionnels de la santé et vous rendre méfiantes et au long cours vous empêcher de consulter de vous soigner. Vous pouvez également ressentir des difficultés dans vos relations intimes et avoir du mal à établir un lien de confiance avec votre partenaire.  


Si vous avez été victime de violences gynécologiques, ne restez pas seule avec ce fardeau. Prenez RDV ici ou au 06 95 08 83 05  afin de pouvoir trouver ensemble des solutions vers un mieux-être. Une psychothérapie ou parfois une thérapie EMDR pourront vous aider à surmonter les symptômes laissés par ces traumatismes.


Comment les reconnaître ?


Pour lutter contre les violences gynécologiques, il est essentiel de pouvoir les reconnaître. Au cabinet, je me rends souvent compte que mes patientes ont de grandes difficultés à les identifier. C’est parfois difficile pour elles de  reconnaître et constater avoir subi de telles violences. 

Voici quelques indications et signes qui peuvent vous aider à identifier les violences gynécologiques :


  1. Des examens non consentis : si vous avez subi des examens médicaux sans avoir donné votre consentement éclairé, cela peut être considéré comme de la violence gynécologique.

  2. Des commentaires désobligeants ou humiliants : si vous avez été victime de remarques déplacées, dégradantes ou culpabilisantes de la part d'un professionnel de santé, cela peut constituer de la violence gynécologique.

  3. Des pressions pour des interventions médicales non nécessaires : si vous avez été contrainte ou incitée à subir des interventions médicales, telles qu'une césarienne ou une épisiotomie, sans qu'il y ait de véritable indication médicale, cela peut être considéré comme de la violence gynécologique.

  4. Des humiliations ou des moqueries liées à votre anatomie : si un professionnel de santé vous a ridiculisée, jugée ou humiliée en raison de votre apparence physique ou de votre anatomie, cela constitue de la violence gynécologique.


violence gynécologique

Quels protocoles de prise en charge pour les violences gynécologiques ?


Pour offrir un soutien adéquat aux victimes de violences gynécologiques, des protocoles de prise en charge ont été développés. Ces protocoles permettent aux professionnels de santé de reconnaître les signes de violence, d'apporter une écoute bienveillante et de proposer des solutions adaptées.

Ils incluent des procédures de dépistage, des outils d'évaluation des traumatismes et des orientations vers des services spécialisés. Ces protocoles visent à garantir une réponse efficace et cohérente pour les femmes victimes de violences gynécologiques.


De plus, aux côtés des professionnels de santé, il existe de nombreuses associations se mobilisant activement pour prévenir et lutter contre les violences gynécologiques. Elles vous offrent un soutien, sensibilisent le grand public et font même pression pour que des changements se fassent au sein de la société.

Ces associations travaillent en collaboration avec les professionnels de santé, les organismes gouvernementaux et les autres parties prenantes pour promouvoir des pratiques respectueuses des droits des femmes. Elles jouent également un rôle clé dans l'éducation du public et la dénonciation des violences gynécologiques.


Quelles associations et organismes de santé contacter ?


Plusieurs associations spécialisées dans la lutte contre les violences psychologiques sont dédiées à offrir un soutien aux victimes et à promouvoir l'éducation et la sensibilisation. Parmi les associations les plus connues, on trouve :


  • Violences gynécologiques - Vous pouvez contacter cette association pour obtenir des informations et des conseils sur les violences gynécologiques, ainsi que pour bénéficier d'un soutien psychologique.

  • Stop Vio.gyn - Cette organisation offre un soutien juridique et un accompagnement aux femmes victimes de violences gynécologiques, les aidant à comprendre leurs droits et à prendre les mesures nécessaires.

  • AIVG - L'Association d'Information sur les Violences envers les femmes dans les soins de santé propose des ressources spécifiques aux femmes victimes de violences gynécologiques.


Organismes de santé


Les organismes de santé peuvent également être d'une grande aide pour les femmes victimes de violences gynécologiques. Même s’il est parfois difficile de s’orienter vers un espace où nous avons été victimes de violences, il est important de trouver une personne de confiance qui pourra ensuite vous orienter vers les bonnes ressources et vous offrir des soins médicaux adaptés. Vous pouvez consulter :


  • L'Ordre des médecins - Si vous avez subi des violences gynécologiques de la part d'un professionnel de la santé, vous pouvez signaler l'incident auprès de l'Ordre des médecins. Ils pourront vous guider dans les démarches nécessaires.

  • Les Centres de Planification et d'Éducation Familiale (CPEF) - Ces centres offrent des consultations médicales, psychologiques et juridiques gratuites et confidentielles pour les femmes victimes de violences gynécologiques.

  • Les associations de soutien aux victimes - De nombreuses associations offrent des services d'accompagnement et de soutien pour les victimes de violences, y compris les violences psychologiques. N'hésitez pas à les contacter pour obtenir de l'aide.


Lignes d'écoute


Si vous avez besoin de parler à quelqu'un de votre situation ou si vous avez besoin de conseils d'urgence, vous pouvez contacter les lignes d'écoute spécialisées. Ces professionnels sont formés pour vous écouter et vous offrir un soutien adapté :


  • Violences sexistes et sexuelles - Le numéro 3919 est une ligne d'écoute nationale en France qui offre un soutien aux femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, y compris les violences gynécologiques.

  • SOS Viols Femmes Informations : (0800059595) Cette ligne d'écoute est dédiée aux femmes victimes de viols et d'agressions sexuelles. Les professionnels peuvent également vous aider si vous avez subi des violences gynécologiques.


N'oubliez pas que vous avez le droit de demander de l'aide et de ne pas rester seule face aux violences psychologiques. Les ressources et les soutiens sont là pour vous accompagner et vous soutenir tout au long de votre parcours.




Comment dénoncer les violences gynécologiques ?


Il est crucial de briser le silence et de dénoncer les violences gynécologiques. Partager votre expérience peut aider à sensibiliser davantage de personnes à ce problème grave et à ouvrir la voie au changement. Voici quelques conseils pour prendre la parole et contribuer à lutter contre ces violences :


  1. Parlez ouvertement de votre expérience : il est important de ne pas garder le silence et de partager votre expérience avec d'autres personnes de confiance. Cela peut inclure vos proches, vos ami.e.s, un professionnel en thérapie ou même des groupes de soutien en ligne.

  2. Contactez les autorités compétentes : si vous avez été victime de violence gynécologique, il est crucial de signaler l'incident aux autorités compétentes. Vous pouvez contacter la police ou les services de santé pour déposer une plainte et demander une enquête.


Dans un second temps, si vous le souhaitez, vous pouvez également sensibiliser et prévenir autour de vous. Comment ? 

En prenant la parole et en dénonçant les violences gynécologiques, vous contribuez à créer un environnement plus sûr et respectueux pour toutes les femmes. Votre voix compte, et ensemble, nous pouvons faire avancer les choses et combattre ce fléau.


Les témoignages des victimes comme vous sont importants pour plusieurs raisons.

  • Ils fournissent une validation et un soutien aux autres femmes en leur montrant qu'elles ne sont pas seules dans leur expérience.

  • Ils contribuent à briser le silence et à faire évoluer les mentalités en exposant publiquement des comportements inacceptables.

  • Ils jouent un rôle clé dans la sensibilisation du grand public, des professionnels de santé et des décideurs politiques, en faisant connaître les réalités de la violence gynécologique.

  • Ils encouragent d'autres femmes à prendre la parole, à rechercher de l'aide et à se joindre à la lutte contre la violence gynécologique.


La thérapie pour rebondir après des violences gynécologiques


Oui, il est essentiel de vous sentir écoutée, soutenue et crue en tant que victime de violences gynécologiques. La thérapie avec une professionnelle spécialiste de ce type de violences est essentielle : vous pouvez me contacter ici, et/ou prendre RDV en ligne ou en présentiel.  


Jeanne-Lise Thiennot.

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