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  • Photo du rédacteurJeanne-Lise Thiennot

"... pour que vous vous intéressiez à moi, il faut que je vous parle de vous"


J'emprunte ces quelques mots à Marguerite Duras pour commencer cet article. Si "Un Barrage contre le Pacifique" n'est pas un témoignage de ce qu'est la psychogénéalogie, elle a choisi comme décor l'Indochine, qui va devenir le Vietnam en 1954.


Et c'est ce même pays où nous emmène Mai Hua à travers son sublime documentaire "Les Rivières". D'ailleurs je remercie le podcast "Kiffe ta race" de Binge Audio (à écouter ici) pour cette belle découverte de ce dimanche pluvieux de juillet.


J'ai une amie qui est venue passer quelques jours de vacances à la maison avec ses deux enfants. Je m'interroge en les voyant : comment nos mémoires familiales influencent notre vie au quotidien ? Jusqu'à quel point un enfant peut ressentir les traumatismes vécus par ses parents, grands-parents et même arrières-grands-parents pendant son cheminement ?


"j'en étais même pas consciente", Mai Hua


Raconter, retranscrire par l'image ce qu'est le transgénérationnel. En voilà un merveilleux projet. Traiter de ces liens familiaux que nos ancêtres nous transmettent sans qu'on le sache, sans qu'ils le désirent. Ces loyautés invisibles à l'oeil nu et qui pourtant parfois nous définissent.


"Et ce qui est fou c'est que : non seulement je ne savais pas,

mais en plus je ne savais même pas que je ne savais pas", Mai Hua


En "choisissant" de devenir psychothérapeute, puis quelques temps plus tard thérapeute familiale, je me suis beaucoup intéressée à mes propres schémas répétitifs et notamment à ceux hérités de mes aïeux.


Si vous n'avez jamais entendu parler de psychogénéalogie, de transgénérationnel, de traumatismes hérités de nos ancêtres, c'est une belle alternative à la lecture


De mon côté, de nombreuses lectures sur le sujet et quelques films qui traitent de secrets familiaux ont nourris mes questionnements au cours des 5 dernières années. A commencer par "Aïe, mes aïeux" d'Anne Ancelin Schützenberger. Et c'est finalement bien plus tard que j'ai compris et surtout réalisé que certaines des douleurs que je ressentais, c'était ces croyances, ces secrets de famille, ces non-dits, ces malédictions qui en étaient à l'origine ! Comme le dit si bien, Mai Hua, la malédiction n'est pas de revivre les mêmes événements, ou les traumatismes, mais les croyances qui y sont associées. Ce sont elles qui nous limitent et qui peuvent nous conduire à avoir les mêmes peurs, les mêmes comportements que nos aïeux et donc finir par reproduire les mêmes histoires de vie. Et tout cela, peu importe le contexte dans lequel nous grandissons, peu importe l'époque et le pays.



Pour réaliser ce documentaire, Mai Hua a décidé de se montrer, ainsi que sa mère, sa grand-mère et ses enfants, leurs différences, leurs histoires de vie, leurs secrets, leurs liens visibles, et plus invisibles. Elle semble y avoir découvert de nouveaux liens. Elle semble avoir mis la lumière sur ce qu'elle ne savait pas ne pas savoir.


Pour cela merci Mai. Merci de partager votre vécu et votre "clac", votre prise de conscience, cette "double explosion".


A quelques jours de l'anniversaire de ma mère, je m'interroge sur ce qu'il reste de ce que je ne sais pas encore.


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